Moyens de déplacementFatigue au volant
Avec la vitesse, la distraction et l'alcool, la fatigue est l'une des principales causes d'accident sur les routes du Québec. Ne la laissez pas vous mener à votre dernier repos. Dès les premiers signes de fatigue, arrêtez-vous.
Fatigue au volant : des données qui font réfléchir
Chaque année, en moyenne, 87 personnes décèdent et 7 111 personnes sont blessées dans un accident lié à la fatigue au volant.
De 2018 à 2022, la fatigue a été en cause :
- dans 24 % des accidents mortels
- dans 24 % de l’ensemble des accidents ayant causé blessures ou décès
Les conducteurs les plus à risque
- Les conducteurs de véhicules lourds
- Les conducteurs de moins de 30 ans et de 55 ans ou plus
- Les travailleurs qui ont des horaires irréguliers ou de longues journées de travail
- Les travailleurs de nuit
- Les personnes qui souffrent d'un trouble du sommeil non diagnostiqué ou non traité
- Les personnes qui ont un problème de santé entraînant de la fatigue
- Les personnes dont le style de vie diminue et la qualité de leur sommeil
Reconnaître les signes de fatigue
Certains signes ne trompent pas :
- bâiller souvent
- avoir des picotements dans les yeux
- avoir de la difficulté :
- à garder les yeux ouverts
- à trouver une position confortable, par exemple s’agiter sur son siège
- à se concentrer et à être attentif, par exemple manquer une sortie
- à maintenir une vitesse et une trajectoire constantes
- avoir des réactions plus lentes, par exemple freiner tardivement
- avoir des pertes de mémoire, par exemple ne plus se souvenir des derniers kilomètres parcourus
- halluciner, surtout en présence de brouillard ou sur des routes monotones, par exemple imaginer un animal sur la route
- cesser de regarder dans les rétroviseurs
La sensation de fatigue fait partie de votre quotidien?
Si vous vous sentez constamment fatigué et que vous avez l’impression que votre sommeil n’est pas réparateur, vous souffrez peut-être d’un trouble du sommeil ou d'un autre problème de santé. Vous devriez consulter un médecin.
Méfiez-vous des mythes!
Baisser la vitre, monter le volume de la radio, chanter, changer de position, mâcher de la gomme ou parler aux passagers ne sont pas des solutions efficaces et durables. Elles tiennent plutôt des mythes liés à la fatigue au volant.
Les effets de la fatigue au volant
- Augmente le temps de réaction
- Diminue la concentration
- Fausse le jugement
- Provoque des trous de mémoire
- Réduit le champ de vision
- Augmente les risques de somnolence et d’endormissement
Concrètement, conduire en étant fatigué veut dire :
- avoir de la difficulté à prendre les bonnes décisions sur la route
- avoir besoin de plus de temps pour réagir à une situation, par exemple à la vue d’un obstacle qui obligerait à freiner rapidement
- avoir de la difficulté à distinguer ce qui est situé de chaque côté de la route
Témoignages de victimes d'accidents liés à la fatigue au volant
Les effets d’une longue période d’éveil : semblables à la consommation d’alcool
Une étude en laboratoire (Williamson et Feyer, 2000) a comparé les effets d’une longue période d’éveil à ceux de l’alcool (taux d’alcoolémie) :
- Entre 17 et 19 heures d’éveil consécutives : les capacités physiques et mentales sont comparables à celles d’une personne ayant un taux d’alcool dans le sang de 50 mg/100 ml (0,05)
- Après 24 heures d’éveil consécutives : les capacités physiques et mentales sont comparables à celle d’une personne ayant un taux d’alcool dans le sang de 100 mg/100 ml (0,10)
Quelques trucs pour garder les yeux ouverts lors des longs trajets
- Se reposer avant de partir et prévoir des pauses environ toutes les 2 heures.
- S’arrêter dans un endroit sécuritaire et faire une sieste de 20 à 30 minutes dès les premiers signes de fatigue. Boire un café, idéalement avant la sieste, car le café peut prendre 20 minutes avant de faire effet.
- Si c’est possible, demander à un passager de prendre le volant.
- Éviter autant que possible de conduire la nuit ou pendant les périodes normalement réservées au sommeil.
- Planifier ses déplacements en tenant compte des moments où la fatigue se fait le plus souvent sentir. Par exemple, éviter les trajets monotones sur des routes peu éclairées la nuit.
- Réduire sa vitesse : à la longue, le surplus d’information à traiter provoque de la fatigue.
- Éviter la fatigue visuelle, par exemple en diminuant l’éclairage du tableau de bord.
- Prendre des repas légers et s’hydrater régulièrement.
- Tenir compte de tout problème médical qui peut augmenter les risques de fatigue.
Pause ou sieste?
Une pause vous permettra d'améliorer votre vigilance pour une très courte période. La sieste vous aidera à récupérer si vous êtes fatigué, et vous vous sentirez reposé plus longtemps.
La sieste ne peut pas remplacer une bonne nuit de sommeil, mais…
En cas de grande fatigue, la sieste vous aidera à poursuivre votre route en sécurité pendant une période de 2 à 3 heures. Si, lorsque la fatigue survient, il vous reste plus de 2 heures de route à faire, mieux vaut vous arrêter pour une période équivalent à une nuit de sommeil complète.
Où s’arrêter en toute sécurité?
Dans le stationnement d'une halte routière, d’une aire de service près de la route, d’un commerce ou à n’importe quel endroit où on a le droit d’arrêter son moteur sans compromettre sa sécurité et celle des autres. On peut aussi s’arrêter dans un village-relais qui offre tous les services nécessaires aux voyageurs.
L’accotement : pour les situations d’urgence seulement!
En plus d'être interdit sur une autoroute, le stationnement sur l’accotement n’est pas sécuritaire, puisqu’il y a un risque de collision avec les autres véhicules.
Fatigue, alcool, drogue, médicaments : un mélange mortel!
La consommation d’alcool, de médicaments ou de drogue, ou leur combinaison, augmente considérablement les risques d'être impliqué dans un accident mortel. Elle multiplie également l'effet de la fatigue et rend donc la conduite encore plus dangereuse.
Dernière modification : 18 novembre 2022