Conducteur

Heures de conduite et de repos

Le conducteur d'un véhicule lourd doit respecter les heures de conduite et de repos prescrites et consigner ses heures dans un rapport d’activités à l’aide d’un dispositif de consignation électronique.

Ce qu'il faut savoir

Les règles concernant les heures de conduite et de repos permettent au conducteur d'un véhicule lourdVéhicule ayant un poids nominal brut (PNVB) de 4500 kg ou plus, tel qu’indiqué sur l’étiquette de conformité. de disposer d'un minimum d'heures de repos avant de prendre la route et de respecter le nombre maximal d'heures de conduite.

Un conducteur fatigué représente un risque plus élevé pour sa propre sécurité et celle des autres usagers de la route.

Respecter les heures de conduiteHeures pendant lesquelles le conducteur est aux commandes d’un véhicule lourd dont le moteur est en marche. et de reposToute période autre que les heures de travail. diminue les risques d'être fatigué.

Véhicules visés

  • Un véhicule routier dont le poids nominal brutPoids du véhicule, y compris sa capacité de chargement maximal, selon les indications de son constructeur. (PNBV) est de 4 500 kg ou plus :
    • camion
    • tracteur routier
    • véhicule de transport d’équipement, par exemple une grue montée sur un châssis de camion
  • Un ensemble de véhicules routiers dont au moins un véhicule a un poids nominal brut de 4 500 kg ou plus
  • Une dépanneuse
  • Un véhicule transportant des matières dangereuses nécessitant l’apposition de plaques d’indication de danger

Autobus et minibus

Les conducteurs d’autobus ou de minibus (sauf les autobus et minibus qui sont affectés au transport urbain) doivent respecter les heures de conduite et de repos, car ces véhicules sont considérés comme des véhicules lourds.

Véhicules totalement exemptés de l'application du règlement sur les heures de conduite et de repos des conducteurs de véhicules lourds

Véhicule lourd utilisé à des fins personnelles

  • Le véhicule est utilisé pendant toute une journée par un particulier à des fins personnelles (donc non commerciales ni professionnelles). Ce véhicule est, par exemple :
    • un véhicule de 4 500 kg ou plus (camionnette, véhicule récréatif) qui est toujours utilisé à des fins personnelles
    • un véhicule de 4 500 kg ou plus utilisé à des fins personnelles toute une journée (sera exempté cette journée-là seulement)
  •  Un véhicule lourd utilisé pendant une partie de la journée par un particulier à des fins personnelles (donc non commerciales ni professionnelles) est exempté pour les 75 premiers kilomètres parcourus au cours d'une journée si les conditions suivantes sont réunies :
    • le véhicule a été déchargé et les remorques ont été dételées
    • le conducteur a consigné le relevé de l'odomètre dans le rapport d’activités au début et à la fin de l'utilisation du véhicule à des fins personnelles
    • le conducteur ne fait pas l'objet d'une déclaration de mise hors service

Ainsi, dans le cas où un conducteur quitte son terminus d'attache (entreprise) au volant d'un véhicule pour retourner à son domicile, seuls les 75 premiers kilomètres parcourus seront considérés comme du temps de repos.

Si la distance dépasse 75 kilomètres, le temps pour parcourir la distance excédentaire sera alors considéré comme des heures de conduite.

Véhicule d'urgence

  Par exemple :

  • ambulance
  • véhicule routier de service d'incendie
  • véhicule d'intervention

Véhicule lourd utilisé par un service d'urgence ou en cas de sinistre

Véhicule-outil

  Ce véhicule, qui n'est pas monté sur un châssis de camion, est conçu pour effectuer un travail et son poste de travail est intégré au poste de conduite.

  Par exemple :

  • niveleuse
  • rouleau compresseur
  • chariot élévateur
  • rétrochargeuse

Tracteur de ferme et machinerie agricole

  Le tracteur de fermeTracteur muni de pneus, utilisé généralement à des fins agricoles, pouvant ou non être admis à circuler sur les chemins publics et appartenant à une personne ou à une société qui est propriétaire ou locataire d’une ferme et dont l’agriculture est la principale occupation ou qui est membre d’une association accréditée en vertu de la Loi sur les producteurs agricoles. et la machinerie agricole peuvent appartenir à :

  • un agriculteurTitulaire de la carte d’enregistrement d’une exploitation agricole délivrée par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, ou une personne membre d’une association reconnue en vertu de la Loi sur les producteurs agricoles.
  • une personne qui n'est pas un agriculteur et qui les utilise exclusivement à des fins personnelles

Remorque de ferme

La remorque de fermeRemorque d’une masse nette de 2 300 kg ou moins propriété d’un agriculteur et utilisée pour le transport de produits agricoles ou du matériel nécessaire à leur production. doit appartenir à un agriculteurTitulaire de la carte d’enregistrement d’une exploitation agricole délivrée par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, ou une personne membre d’une association reconnue en vertu de la Loi sur les producteurs agricoles..

Autobus ou minibus affecté au transport urbain

Pour que le véhicule soit exempté, le transport doit être effectué par une société de transport en commun ou en vertu d'un contrat octroyé par un organisme de transport en commun, un conseil intermunicipal, une régie intermunicipale, une municipalité ou un regroupement de municipalités.

Ensemble de véhicules routiers dont chacun des véhicules a un PNBV de moins de 4 500 KG

L'ensemble de véhicules est exempté, sauf dans le cas où il transporte des matières dangereuses exigeant l'apposition de plaques d'indication de danger.

Véhicules d'un PNBV de moins de 4 500 kg et qui transporte des matières dangereuses

Pour être exempté, le véhicule ne doit pas nécessiter l'apposition de plaques d'indication de danger, et ne doit pas être un minibus ou une dépanneuse.

Camion porteur de 2 ou 3 essieux

Le camion doit être utilisé pour transporter des produits provenant d'une ferme, d'une forêt ou d'un plan d'eau, et l'exploitant du camion doit en être le producteur. Par exemple, ce peut être un producteur de pommes de terre qui fait sa propre livraison.

Cette exemption s'applique également au véhicule utilisé pour revenir chez l'exploitant à la suite d'un tel transport. Le camion doit alors être vide ou transporter des produits servant à l'exploitation de la ferme, de la forêt ou du plan d'eau.

Attention : Toutes les heures travaillées pour le compte d'un exploitant doivent être comptabilisées lorsque l'on prend le volant d'un véhicule lourd visé.

Règles à respecter

Dans l'aménagement de l'horaire, il faut respecter plusieurs exigences.

14 derniers jours

Le conducteur doit avoir pris 24 heures de repos consécutives au moins une fois dans les 14 jours qui précèdent la journée en cours.

Cycle

Le conducteur a le choix de calculer ses heures de conduite et de repos selon un cycle de :

  • 7 jours consécutifs (appelé cycle 1)
  • 14 jours consécutifs (appelé cycle 2)

Interdiction de conduire selon le cycle

Cycle 1 (de 7 jours) Cycle 2 (de 14 jours)

Interdiction après avoir accumulé 70 heures de travail pendant une période de 7 jours consécutifs

Interdiction après avoir accumulé :

  • 120 heures de travail au cours d'une période de 14 jours consécutifs
    OU
  • 70 heures sans avoir pris 24 heures de repos consécutives

Changement de cycle ou remise à zéro

Pour terminer un cycle en cours, en commencer un nouveau ou passer d'un cycle à l'autre, le conducteur doit prendre :

  • 36 heures consécutives de repos s'il suit le cycle 1
  • 72 heures consécutives de repos s'il suit le cycle 2

Après avoir pris ses heures de repos, il commence un nouveau cycle. Ses heures de travail sont alors remises à zéro et il recommence à les accumuler.

Poste de travail

Le poste de travail est le temps compris entre 2 périodes d'au moins 8 heures de repos consécutives.

Il est interdit de conduire quand…

  • 13 heures de conduite sont accumulées depuis la fin de la plus récente période de 8 heures de repos consécutives
  • 14 heures de travail sont accumulées depuis la fin de la plus récente période de 8 heures de repos consécutives
  • 16 heures se sont écoulées depuis la fin de la plus récente période de 8 heures de repos consécutives

Journée

La journée, qui compte 24 heures, débute à l’heure désignée par l’exploitant.

Exigences journalières Il est interdit de conduire quand…

Le conducteur doit avoir pris, au moins 10 heures de repos au cours de chacun des 14 jours précédant la conduite d’un véhicule lourd, lesquelles se répartissent ainsi :

  • au moins 2 de ces 10 heures ne font pas partie des 8 heures de repos consécutives exigées
  • ces 2 heures peuvent se diviser en pauses d’une durée minimale de 30 minutes
  • 13 heures de conduite sont accumulées
  • 14 heures de travailPériode débutant au moment où le conducteur commence à travailler et comprenant le temps où il est tenu d’être disponible sur les lieux de travail. La période se termine au moment où le conducteur cesse de travailler ou est relevé de ses fonctions par l’exploitant. sont accumulées

Situations particulières

Consultez la publication Heures de conduite et de repos des conducteurs de véhicules lourds (PDF, 1,1 Mo)Ce fichier n’est pas conforme au standard sur l’accessibilité des sites Web. pour connaître les règles à respecter en cas de :

  • report des heures de repos journalier
  • fractionnement des heures de repos dans le compartiment couchette
  • situation d’urgence
  • mauvaises conditions de la circulation
  • voyage sur un traversier
  • dépannage
  • entretien des routes l’hiver

Véhicules visés par l'obligation d'être munis d'un dispositif de consignations électronique (DCE)

Tous les véhicules lourds visés par la réglementation sur les heures de conduite sont visés par l’obligation d’être munis d’un DCE permettant à leur conducteur de produire un rapport d’activités sauf :

  • les véhicules faisant l’objet d’un contrat de location de 30 jours ou moins qui n’est ni prolongé ni reconduit
  • les véhicules dont l’année de modèle est antérieure à 2000
  • les véhicules conduits afin d’être livrés :
    • soit au terminus d’attache de leur propriétaire à la suite d’une cession du droit de propriété
    • soit à leur locataire
    • soit à leur locateur durant un contrat de location ou à son expiration
    • soit à une succursale d’une entreprise de location de véhicules pour un ajustement d’inventaire
  • les véhicules conduits pour être livrés à l’un des destinataires énumérés ci‑dessus et qui ne sont ni chargés ni attelés
  • les véhicules conduits pour être livrés à l’un des destinataires énumérés ci‑dessus et qui transportent un ou plusieurs véhicules qui font partie de la livraison, par la méthode à dos d’âne
  • les véhicules conduits dans les 5 jours suivant leur livraison à la suite d’une cession du droit de propriété et qui ne sont ni attelés ni chargés
  • les véhicules neufs qui sont conduits afin d’être livrés à une entreprise pour que leur fabrication soit complétée ou pour être rendus conformes à l’usage auquel ils sont essentiellement destinés ou qui sont conduits afin d’être retournés à leur propriétaire à la suite d’une telle opération
  • les véhicules conduits dans un rayon de 160 km du terminus d’attache de leur conducteur et dont le conducteur retourne chaque jour à son terminus d’attache
  • les véhicules dont le conducteur circule dans un rayon de 160 km de son terminus d’attache et ne peut retourner le jour même à son terminus d’attache à cause de mauvaises conditions de circulation

Rapport d'activités

Le conducteur a l’obligation de produire un rapport d’activités dans lequel sont consignées ses heures de conduite, de repos et de travail autre que la conduite. Il a l’obligation de le faire à l’aide d’un DCE sauf si le véhicule n’a pas à en être muni.

Si le véhicule n’est pas visé par l’obligation d’être muni d’un DCE, cela n’exempte pas le conducteur de l’obligation de produire un rapport d’activités sur un autre support (ex. : sur papier) ou à l’aide d’un autre type d’appareil.

L'heure du début de la grille correspond à celle du début de la journée.

Par contre, le conducteur n'a pas à remplir de rapport d’activités s'il respecte toutes les conditions suivantes :

  • il circule dans un rayon de 160 km de son terminus d'attache
  • il retourne chaque jour à son terminus d'attache pour y prendre au moins 8 heures de repos consécutives
  • le véhicule qu'il conduit n'est pas visé par un permis de déroger aux heures de conduite et de repos
  • l’exploitant qui l'emploie remplit des registres (détaillés ou allégés)

La production de plusieurs rapports d'activités

Le Code de la sécurité routière interdit au conducteur de produire plus d’un rapport d’activités sauf dans des cas prévus par règlement.

Un conducteur peut, au cours d’une journée, produire plus d’un rapport dans l’un des cas suivants :

  • le conducteur conduit un véhicule qui est visé par l’obligation d’être muni d’un DCE, après avoir conduit un véhicule qui ne l’est pas, ou inversement
  • le véhicule que le conducteur conduit cesse, pendant la journée, d’être visé par l’obligation d’être muni d’un DCE en raison de sa vente (si le conducteur en fait la livraison à la suite de sa vente, par exemple)
  • le conducteur constate qu’un code de défaillance prévu dans le tableau 4 de l’annexe 2 de la norme technique figure sur le dispositif de consignation électronique du véhicule qu’il conduit
  • le conducteur commence à travailler pour un autre exploitant et l’un de ses rapports d’activités est produit sur support électronique.

Conservation des rapports d’activités

Si le conducteur remplit un rapport d’activités, il doit conserver dans le véhicule, sur le support avec lequel ils ont été produits :

  • une copie des rapports d’activités des 14 dernières journées
  • le rapport de la journée en cours, rempli jusqu'à l'heure à laquelle a eu lieu le dernier changement d'activité
  • les documents justificatifs concernant le voyage (ex. : les reçus pour plein d'essence, les documents d'expédition, les reçus de livraison)

Transmission des documents

Le conducteur a 20 jours pour remettre à l'exploitant :

  • le rapport d’activités original rempli
  • les documents justificatifs

Transmission des documents aux agents de la paix par le conducteur

Un agent de la paix peut demander à un conducteur de lui rendre accessibles ou de lui faire parvenir ses rapports d’activités pour la journée en cours et pour les 14 jours précédents ainsi que les documents justificatifs relatifs au trajet en cours.

Pour rendre accessible un document électronique qui n’est pas produit à l’aide d’un DCE, le conducteur en présente un aperçu sur un écran ou sur un imprimé. Pour transmettre ce document, le conducteur utilise le courriel.

Si le document est produit à l’aide d’un DCE, il transmet le document par le moyen et sous la forme déterminés par l’agent de la paix parmi ceux qui sont pris en charge par le DCE. Actuellement, au Québec, la technologie de transfert utilisée pour les DCE est le courriel.

Lorsque le conducteur n’est pas en mesure de transmettre ses rapports d’activités sur support électronique, il doit transcrire les renseignements qui y sont inscrits dans des rapports d’activités sur papier.

Dernière modification :  2 mai 2023