Comportements

Les facteurs de risque

La fatigue est un état biologique que ni la volonté, ni l'expérience, ni la motivation ne peuvent surmonter ou compenser. Différents facteurs de risque influencent le degré de fatigue.

De façon générale, un conducteur sera plus ou moins à risque d'être impliqué dans un accident lié à la fatigue en fonction de ces facteurs :

  • la durée d'éveil
  • la dette de sommeil
  • la durée du trajet
  • le moment de la journée et l'horloge biologique
  • un trouble du sommeil non diagnostiqué ou non traité
  • un problème de santé qui entraîne de la fatigue
  • la consommation d'alcool, de drogue ou de médicaments

Si ces facteurs se combinent, le risque est d'autant plus grand. Respectez vos propres limites quant à la fatigue et au sommeil!

Pas tous égaux devant la fatigue

Alors que certaines personnes se sentent généralement plus en forme le matin que le soir, c'est l'inverse pour d'autres. Certaines personnes supportent moins la fatigue que d'autres, pour différentes raisons : âge, état de santé, type de travail, habitude de sommeil, alimentation, etc.

La durée d’éveil

Plus on reste éveillé longtemps, plus les capacités diminuent. Elles peuvent même diminuer à des niveaux normalement associés à une consommation abusive d’alcool. En fait, la « pression de sommeil » commence à s’accumuler dès le lever.

Les effets d’une longue période d’éveil : semblables à la consommation d’alcool

Une étude en laboratoire (Williamson et Feyer, 2000) a comparé les effets d’une longue période d’éveil à ceux de l’alcool (taux d’alcoolémie) :

  • Entre 17 et 19 heures d’éveil consécutives : les capacités physiques et mentales sont comparables à celles d’une personne ayant un taux d’alcool dans le sang de 50 mg/100 ml (0,05)
  • Après 24 heures d’éveil consécutives : les capacités physiques et mentales sont comparables à celle d’une personne ayant un taux d’alcool dans le sang de 100 mg/100 ml (0,10)

La dette de sommeil

La majorité des adultes ont besoin de 7 à 9 heures de sommeil par nuit pour être en bonne forme mentale et physique. Si une personne ne dort pas assez, elle accumule une dette de sommeil. Pour la « rembourser », il n'y a qu'une seule vraie solution : dormir!

Selon une étude récente (Maia, Grandner et coll., 2013), les personnes qui dorment 6 heures ou moins par nuit sont 2 fois plus susceptibles d'avoir des épisodes de somnolence au volant, alors que celles qui dorment 5 heures ou moins sont 4 fois plus susceptibles d'en avoir.

Les temps de repos et les courtes siestes permettent de récupérer temporairement, mais ne remplaceront jamais une bonne nuit de sommeil. Un sommeil récupérateur est celui qui est pris dans un endroit calme, de manière continue et durant la nuit, entre 22 h et 7 h.

La durée du trajet

Plus un trajet est long, plus le risque d’accident lié à la fatigue est grand. De longs trajets réduisent en effet les capacités cognitives nécessaires à la conduite d’un véhicule. Lors de longs trajets, il convient donc de prévoir des temps de repos suffisants (Ping-Huang Ting et coll., 2008).

Le moment de la journée et l'horloge biologique

Le corps humain est programmé pour dormir la nuit et rester éveillé le jour, quelles que soient les activités de la personne. Ce phénomène est souvent désigné sous les appellations de cycle ou de rythme circadien, d'horloge interne ou d'horloge biologique.

Cette horloge règle la température du corps, la sécrétion hormonale, les fréquences cardiaques, la tension artérielle, la digestion, et aussi les cycles du sommeil. Elle est influencée par la lumière, et son cycle se répète environ toutes les 24 heures.

C'est aussi à cause de cette horloge que, durant certaines périodes de la journée, la vigilance diminue et la fatigue se fait sentir.

Les moments où les risques de s'endormir au volant sont plus grands

  • Surtout la nuit, entre minuit et 6 h
  • En début et milieu d'après-midi, entre 13 h et 15 h

Problèmes médicaux et fatigue

Une fatigue importante peut être le signe d’un problème de santé. Cela peut, par exemple, survenir dans les cas :

  • d’insuffisance cardiaque
  • de maladie respiratoire obstructive chronique
  • d’apnée du sommeil
  • de sclérose en plaques
  • de troubles anxieux ou dépressifs
  • de diabète, d’anémie
  • de maladie de la thyroïde
  • de douleur chronique
  • de maladie inflammatoire
  • de cancer

Discutez avec votre médecin ou avec d’autres professionnels de la santé, qui pourront déterminer l’origine de votre fatigue. Dans la plupart des cas, un professionnel de la santé pourra réviser votre médication et optimiser votre traitement. Si, malheureusement, la fatigue est inhérente à votre condition, apprenez à la gérer avec l’aide de votre équipe traitante. Réservez la conduite automobile aux moments où votre niveau d’énergie est au plus haut et prévoyez le temps nécessaire à la réalisation de votre activité, y compris le déplacement.

Un trouble du sommeil non diagnostiqué ou non traité

Il existe plusieurs dizaines de troubles du sommeil. L'insomnie et l'apnée du sommeil sont les plus fréquents.

Presque tout le monde peut souffrir d'insomnie occasionnelle : il s'agit d'ailleurs du trouble du sommeil le plus commun. Pour certains, il s'agit malheureusement d'un problème chronique.

Quant à l'apnée du sommeil – qui peut prendre plusieurs formes –, elle toucherait une portion relativement importante de la population, mais la plupart des personnes qui en souffrent ne seraient pas diagnostiquées.

Si vous avez de la difficulté à dormir ou à rester endormi ou si vous vous sentez fréquemment fatigué le jour, il est important de consulter un médecin.

La consommation d'alcool, de drogue ou de médicaments et la fatigue

L'alcool, les drogues ou les médicaments peuvent accentuer les effets de la fatigue et inversement. Consultez notre section Drogues et médicaments pour avoir des informations détaillées sur cette question.

Dernière modification :  5 octobre 2022