« L’hétérogénéité marquée des caractéristiques chez les conducteurs à haut risque contrecarre toujours les efforts visant à comprendre et à évaluer les risques individuels en matière de sécurité routière.
Dans cette étude, nous nous sommes intéressés aux conducteurs à haut risque et avons exploré les dérèglements de deux mécanismes neurobiologiques (processus de prise de décision et réaction d’alerte au stress) associés à différentes formes de comportements à risque.
Conformément à notre hypothèse, l’analyse de sous-groupes catégorisés selon le type d’infraction commise (soit conduite avec capacités affaiblies ou infractions liées principalement à la vitesse) a donné des résultats fascinants : des processus neurobiologiques distincts seraient sous-jacents à différentes formes de conduite à haut risque.
Notre première découverte a révélé que la prise de décision défavorable caractérisait uniquement les conducteurs à haut risque dont les infractions étaient liées à la vitesse et non les conducteurs aux capacités affaiblies. Les résultats ont également révélé le sens concret de cette découverte : dans cette catégorie de conducteurs, l’amplitude du dérèglement dans le processus de prise de décision était directement associée à leur propension à adopter des comportements à risque dans le test de simulation de conduite. Ceci est un résultat novateur dans le domaine.
La seconde découverte a montré que les conducteurs aux capacités affaiblies présentaient un mode particulier de réaction d’alerte au stress, également associé à la mesure de leurs comportements à risque dans le test de simulation de conduite. Ces résultats s’ajoutent à ceux de recherches antérieures, menées par notre équipe ou par d’autres chercheurs (Brown et al. 2005, Couture et al., 2008; van den Bos, 2013), qui avaient permis d’établir un lien entre une réaction d’alerte au stress diminuée et un comportement à risque.
Globalement, la présente étude suggère trois points d’intérêt : i) comme dans tout autre comportement à risque, il y a des facteurs neurobiologiques sous-jacents à la conduite à haut risque; ii) des processus neurobiologiques distincts contribuent à différentes formes de comportements de conduite à haut risque; iii) une meilleure compréhension de ces mécanismes distincts sous-jacents à la conduite à haut risque favorisera l’élaboration de stratégies d’intervention personnalisées plus efficaces. »
Montants accordés
Dépôt du rapport final : 4 juillet 2014
Dernière modification : 28 novembre 2016